| [5,10] "Δύο δὲ πλεύσαντες ἡμέρας ἐπὶ τὴν πόλιν ἥκομεν, καὶ δέομαί
 τε τῶν ἐν τῷ πλοίῳ Σιδωνίων (Ξενοδάμας δὲ ὁ ἔμπορος ἦν καὶ Θεόφιλος 
 ὁ τούτου πενθερός), μηδενὶ Τυρίων, εἰ περιτύχοιεν, κατειπεῖν
 ὡς ἐκ ναυαγίας περιγενοίμην, ὡς ἂν μὴ μάθοιεν συναποδεδημηκότα.
 ἤλπιζον γὰρ λήσειν, εἰ τὰ ἀπὸ τούτων ἐν ἡσυχίᾳ γένοιτο, πέντε
 μόνον ἡμερῶν μοι μεταξὺ γενομένων, αἷς οὐκ ἔτυχον ὀφθείς. τοῖς
 δὲ κατὰ τὴν οἰκίαν τὴν ἐμήν, ὡς οἶδας, προηγορεύκειν 〈λέγειν〉 τοῖς
 πυνθανομένοις, εἰς κώμην ἀποδεδημηκέναι μέχρι δέκα ὅλων ἡμερῶν.
 καὶ τοῦτόν γε τὸν λόγον εὗρον περὶ ἐμοῦ κατεσχηκότα. οὔπω δὲ 
 οὐδὲ ὁ σὸς πατὴρ ἐκ τῆς Παλαιστίνης ἔτυχεν ἥκων, ἀλλὰ δύο ἄλλων
 ὕστερον ἡμερῶν, καὶ καταλαμβάνει πεμφθέντα παρὰ τοῦ τῆς Λευκίππης 
 πατρὸς γράμματα, ἅπερ ἔτυχε μετὰ μίαν ἡμέραν τῆς ἡμετέρας
 ἀποδημίας κεκομισμένα, δι´ ὧν ὁ Σώστρατος ἐγγυᾷ σοὶ τὴν θυγατέρα.
 ἐν ποικίλαις οὖν ἦν συμφοραῖς ἀναγνοὺς τὰ γράμματα καὶ τὴν
 ὑμετέραν ἀκούσας φυγήν, τὸ μὲν ὡς τὸ τῆς ἐπιστολῆς ἀπολέσας
 ἆθλον, τὸ δὲ ὅτι παρὰ μικρὸν οὕτως ἡ Τύχη τὰ πράγματα ἔθηκε·
 καὶ γὰρ οὐδὲν ἂν τούτων ἐγεγόνει, εἰ θᾶττον ἐκομίσθη τὰ γράμματα.
 καὶ τῶν μὲν πεπραγμένων οὐδὲν πρὸς τὸν ἀδελφὸν ἡγήσατό πω
 δεῖν γράφειν, ἀλλὰ καὶ τῆς μητρὸς τῆς κόρης ἐδεήθη τὸ παρὸν ἐπισχεῖν·
  ‘Τάχα γὰρ ἂν αὐτοὺς ἐξευρήσομεν· καὶ οὐ δεῖ τὸ συμβὰν
 ἀτύχημα μανθάνειν Σώστρατον. ἀσμένως δέ, ὅπου ποτ´ ἂν ὄντες
 μάθωσι τὴν ἐγγύην, καὶ ἀφίξονται, εἴγε αὐτοῖς ἐξέσται φανερῶς
 ἔχειν ὑπὲρ οὗ πεφεύγασιν.’
 ἐπολυπραγμόνει δὲ παντὶ σθένει, ποῖ κεχωρήκατε· καὶ ὡς ὀλίγον 
 πρὸ τούτων τῶν ἡμερῶν ἔρχεται Διόφαντος ὁ Τύριος ἐξ Αἰγύπτου πεπλευκὼς 
 καὶ λέγει πρὸς αὐτὸν ὅτι σε ἐνθάδε ἐθεάσατο· κἀγὼ μαθών, ὡς εἶχον εὐθὺς 
 ἐπιβὰς νεώς, ὀγδόην ταύτην ἡμέραν πᾶσάν σε περιῆλθον ζητῶν τὴν πόλιν. 
 πρὸς ταῦτα οὖν σοι βουλευτέον ἐστίν, ὡς τάχα καὶ τοῦ πατρὸς ἥξοντος
 ἐνταῦθα τοῦ σοῦ."
 | [5,10] » Après deux jours de navigation, nous arrivâmes 
à Sidon et je demandai aux Sidoniens qui se trouvaient 
dans le bateau, Xénodamas le marchand et Théophile, 
son beau-père, de ne dire à aucun Tyrien, s'ils en rencontraient, 
que je venais d'échapper à un naufrage, afin 
de ne pas révéler que nous nous étions enfuis ensemble. 
J'espérais que mon absence passerait inaperçue, si, de 
leur côté, il n'y avait pas d'indiscrétion, car il ne s'était 
écoulé que cinq jours pendant lesquels on ne m'avait pas 
vu. Et, comme tu le sais, j'avais prévenu les gens de 
ma maison de dire à qui le demanderait que j'étais 
parti peut-être pour dix jours entiers à ma propriété de 
campagne. De fait, je m'aperçus que c'était bien ce qui 
se disait à mon sujet. Ton père n'était pas encore revenu 
de Palestine; il n'en revint que deux jours plus tard, et il 
trouva une lettre envoyée par le père de Leucippé, arrivée 
seulement un jour après notre départ, dans laquelle 
Sostratos te donnait la main de sa fille. Son chagrin 
s'accrut lorsqu'il lut cette lettre et, en même temps, 
apprit votre fuite, d'abord parce qu'il avait perdu le 
bénéfice de cette lettre et ensuite parce que la Fortune 
avait ainsi brouillé les choses en aussi peu de temps; 
car rien de tout cela ne se serait produit si la lettre était 
arrivée plus tôt. Il jugea qu'il ne fallait rien écrire à son 
frère de la situation véritable et il demanda à la mère de la 
jeune fille de s'en abstenir aussi pour le moment : 
« Peut-être allons-nous les retrouver, et il n'est pas 
nécessaire que Sostratos apprenne le malheur qui est 
arrivé. Ils ne seront que trop contents, où qu'ils soient, 
de revenir, lorsqu'ils auront appris leurs fiançailles, 
puisqu'il leur sera permis d'obtenir officiellement ce 
pourquoi ils se sont enfuis. » Il fit tous ses efforts pour
savoir où vous vous trouviez, et, il y a quelques jours 
seulement, arriva d'Égypte un certain Diophante de 
Tyr, qui lui dit qu'il t'avait vu là-bas; dès que je l'appris, 
tel que j'étais, je me suis embarqué sur un bateau et 
voici aujourd'hui huit jours que je parcours toute la ville 
à ta recherche. Il te faut réfléchir à ce que tu comptes 
faire, car ton père va arriver bientôt. »
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