Texte grec :
[4,1] Ἔδοξεν οὖν τῷ στρατηγῷ, μαθόντι τήν τε τῶν ἐναντίων παρασκευὴν
καὶ τὴν τῶν συμμάχων ἀναβολήν, εἰς τὴν κώμην ἀναστρέψαι
πάλιν, ὅθενπερ ἐξωρμήσαμεν, ἔστ´ ἂν οἱ σύμμαχοι παραγένωνται.
ἐμοὶ δέ τις οἶκος ἀπετέτακτο ἅμα τῇ Λευκίππῃ μικρὸν ἀνωτέρω
τῆς τοῦ στρατηγοῦ καταγωγῆς.
καὶ ὡς εἴσω παρῆλθον, περιπτυξάμενος αὐτὴν οἷός τε ἤμην ἀνδρίζεσθαι.
ὡς δ´ οὐκ ἐπέτρεπε, "Μέχρι πότε," εἶπον, "χηρεύομεν τῶν τῆς Ἀφροδίτης
ὀργίων; οὐχ ὁρᾷς οἷα ἐκ παραλόγου γίνεται, ναυάγια καὶ λῃσταὶ καὶ θυσίαι
καὶ σφαγαί; ἀλλ´ ἕως ἐν γαλήνῃ τῆς τύχης ἐσμέν, ἀποχρησώμεθα
τῷ καιρῷ πρὶν ἢ χαλεπώτερα ἡμᾶς ἐπισχεῖν." ἡ δέ,
"Ἀλλ´ οὐ θέμις," ἔφη, "τοῦτο ἤδη γενέσθαι.
ἡ γάρ μοι θεὸς Ἄρτεμις ἐπιστᾶσα πρῴην κατὰ τοὺς ὕπνους, ὅτε ἔκλαιον
μέλλουσα σφαγήσεσθαι, ‘Μὴ νῦν,’ ἔφη, ‘κλαῖε· οὐ γὰρ τεθνήξῃ· βοηθὸς
γὰρ ἐγώ σοι παρέσομαι. μενεῖς δὲ παρθένος, ἔστ´ ἄν σε νυμφοστολήσω· ἄξεται
δέ σε ἄλλος οὐδεὶς ἢ Κλειτοφῶν.’
ἐγὼ δὲ τὴν μὲν ἀναβολὴν ἠχθόμην, ταῖς δὲ τοῦ μέλλοντος ἐλπίσιν ἡδόμην."
ὡς δ´ ἤκουσα τὸ ὄναρ, ἀναμιμνήσκομαι προσόμοιον ἰδὼν ἐνύπνιον.
ἐδόκουν γὰρ τῇ παρελθούσῃ νυκτὶ ναὸν Ἀφροδίτης ὁρᾶν καὶ τὸ ἄγαλμα ἔνδον
εἶναι τῆς θεοῦ· ὡς δὲ πλησίον ἐγενόμην προσευξόμενος, κλεισθῆναι τὰς θύρας.
ἀθυμοῦντι δέ μοι γυναῖκα ἐκφανῆναι κατὰ τὸ ἄγαλμα τὴν μορφὴν ἔχουσαν,
καί, "Νῦν," εἶπεν, "οὐκ ἔξεστί σοι παρελθεῖν εἴσω τοῦ νεώ· ἢν δὲ ὀλίγον
ἀναμείνῃς χρόνον, οὐκ ἀνοίξω σοι μόνον, ἀλλὰ καὶ ἱερέα σε ποιήσω τῆς θεοῦ."
καταλέγω δὴ τοῦτο τῇ Λευκίππῃ τὸ ἐνύπνιον καὶ οὐκέτι ἐπεχείρουν βιάζεσθαι.
ἀναλογιζόμενος δὲ τὸν τῆς Λευκίππης ὄνειρον οὐ μετρίως ἐταραττόμην.
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Traduction française :
[4,1] Le commandant décida, lorsqu'il connut les
les forces de l'adversaire et le retard de ses propres
renforts, de revenir au village d'où nous étions partis,
jusqu'à ce que les renforts arrivent. Et il nous assigna, à
Leucippé et à moi, une maison un peu au delà de celle
qu'il occupait lui-même. Et lorsque nous y fûmes entrés,
je la pris dans mes bras et je pensai me montrer son mari.
Mais elle n'y consentit point : « Jusqu'à quand, disais-je,
allons-nous nous priver des rites d'Aphrodite ? Ne vois-tu
pas tout ce qui nous est arrivé d'extraordinaire ?
Naufrage, brigands, sacrifices, massacres! Aussi, tant
que la Fortune nous laisse en repos, profitons de l'occasion,
avant qu'il ne nous arrive quelque contre-temps
encore plus grave ! » Et elle : « Il ne nous est pas
permis, dit-elle, de le faire encore. J'ai vu, hier, la déesse
Artémis, qui m'est apparue en songe, tandis que je
pleurais parce qu'on allait me tuer. « Ne pleure pas,
me dit-elle, car tu ne vas pas mourir; je vais venir à
ton secours; mais tu resteras vierge jusqu'à ce que je
te revête moi-même des ornements de mariage, et personne
d'autre ne t'épousera que Clitophon.» Et moi,
j'étais triste de ce délai, mais heureuse de cet espoir pour
le futur. En l'entendant me raconter son rêve, je me
souvins que j'avais eu une vision analogue; il m'avait
semblé, la nuit précédente, que je voyais un temple
d'Aphrodite, avec la statue de la déesse à l'intérieur; mais,
lorsque je m'approchai dans l'intention de prier, les
portes se fermèrent. Et, comme je me désolais, une femme,
toute pareille à la statue m'apparut et me dit : « Maintenant,
il ne t'est pas permis d'entrer dans le temple, mais,
si tu attends quelque temps, non seulement je t'ouvrirai,
mais je ferai de toi un prêtre de la déesse. » Je raconte
mon rêve à Leucippé et je ne tente plus de la forcer à
se donner à moi, mais, lorsque je rapprochais du mien
le rêve de Leucippé, j'étais plongé dans un grand trouble.
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