HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre IV

ὥς



Texte grec :

[4,17] Ἐπεὶ οὖν καιρὸς ἦν πιεῖν αὐτὴν τὸ φάρμακον, ἐγχέας προσηυχόμην αὐτῷ· "Ὦ γῆς τέκνον, φάρμακον, ὦ δῶρον Ἀσκληπιοῦ, ἀληθεύσειάν σου τὰ ἐπαγγέλματα, εὐτυχέστερόν μου γενοῦ καὶ σῶζέ μοι τὴν φιλτάτην. νίκησον τὸ βάρβαρον ἐκεῖνο καὶ ἄγριον φάρμακον." ταῦτα δοὺς τῷ φαρμάκῳ τὰ συνθήματα καὶ καταφιλήσας τὸ ἔκπωμα δίδωμι τῇ Λευκίππῃ πιεῖν. ἡ δέ, ὡς ὁ ἄνθρωπος εἶπε, μετὰ μικρὸν ἔκειτο καθεύδουσα. κἀγὼ παρακαθήμενος ἔλεγον πρὸς αὐτὴν ὡς ἀκούουσαν· "Ἆρά μοι σωφρονήσεις ἀληθῶς; ἆρά μέ ποτε γνωρίσεις; ἆρά σου τὴν φωνὴν ἐκείνην ἀπολήψομαι; μάντευσαί τι καὶ νῦν καθεύδουσα· καὶ γὰρ χθὲς τοῦ Γοργίου κατεμαντεύσω δικαίως. εὐτυχεῖς ἄρα μᾶλλον κοιμωμένη· γρηγοροῦσα μὲν γὰρ μανίαν δυστυχεῖς, τὰ δὲ ἐνύπνιά σου σωφρονεῖ." ταῦτά μου διαλεγομένου ὡς πρὸς ἀκούουσαν Λευκίππην, μόλις ἡ πολύευκτος ἠὼς ἀναφαίνεται, καὶ ἡ Λευκίππη φθέγγεται, καὶ ἦν ἡ φωνή· "Κλειτοφῶν." ἀναπηδήσας οὖν πρόσειμί τε αὐτῇ καὶ πυνθάνομαι πῶς ἔχει. ἡ δὲ ἐῴκει μὲν μηδὲν ὧν ἔπραξεν ἐγνωκέναι, τὰ δεσμὰ δὲ ἰδοῦσα ἐθαύμαζε καὶ ἐπυνθάνετο τίς ὁ δήσας εἴη. ἐγὼ δὲ ἰδὼν σωφρονοῦσαν ὑπὸ πολλῆς χαρᾶς ἔλυον μὲν μετὰ θορύβου τὰ δεσμά, μετὰ ταῦτα δὲ ἤδη τὸ πᾶν αὐτῇ διηγοῦμαι. ἡ δὲ ᾐσχύνετο ἀκροωμένη καὶ ἠρυθρία καὶ ἐνόμιζε τότε αὐτὰ ποιεῖν. τὴν μὲν οὖν ἀνελάμβανον παραμυθούμενος, τοῦ δὲ φαρμάκου τὸν μισθὸν ἀποδίδωμι μάλα ἄσμενος. ἦν δὲ τὸ πᾶν ἡμῖν ἐφόδιον σῶον· ὃ γὰρ ὁ Σάτυρος ἔτυχεν ἔχων ἐζωσμένος, ὅτε ἐναυαγήσαμεν, οὐκ ἀφῄρητο ὑπὸ τῶν λῃστῶν οὔτε αὐτὸς οὔτε ὁ Μενέλαος οὐδὲν ὧν εἶχεν.

Traduction française :

[4,17] Lorsque le moment fut venu pour elle de prendre la potion, je la lui versai en formulant cette prière : « O enfant de la terre, drogue, présent d'Asclépios, fais que ta promesse soit véridique; sois plus heureuse que moi et sauve celle que j'aime plus que tout. Remporte la victoire sur cet autre philtre barbare et cruel! » Ayant ainsi donné mes inàtructions à la drogue et baisé la coupe, je l'administre à Leucippé. Et celle-ci, comme l'avait dit l'homme, se mit bientôt après à dormir; et moi, assis à côté d'elle, je lui disais, comme si elle avait pu m'entendre : « Vas-tu vraiment retrouver la raison ? Vas-tu me reconnaître, un jour ? Vais-je entendre à nouveau cette voix familière ? Donne-moi un signe, même maintenant, dans ton sommeil : hier, tu avais bien deviné, sans te tromper, le nom de Gorgias. Ainsi, tu es plus heureuse dans ton repos; lorsque tu es éveillée, tu souffres de folie, mais tes rêves sont sensés. » Tandis que je parlais ainsi, m'adressant à Leucippé comme si elle pouvait m'entendre, l'aurore, tant souhaitée, finit par se montrer, et Leucippé se mit à parler, et le mot qu'elle dit fut : « Clitophon! » Je me levai d'un bond, vins vers elle et lui demandai comment elle allait. Et elle semblait n'avoir aucun souvenir de ce qu'elle avait fait; en voyant ses liens, elle fut étonnée et me demanda qui l'avait attachée. Et moi, voyant qu'elle était dans son état normal, tout joyeux, je la détachai, au milieu du trouble et de l'agitation, puis je lui racontai tout. Et elle était remplie de confusion en apprenant la chose, elle rougissait et croyait être encore dans le même état. Je la rassurai de tout mon coeur et je payai le prix convenu pour le remède sans me faire prier. Tout l'argent de notre voyage était intact, car Satyros l'avait placé dans sa ceinture au moment du naufrage et les brigands ne l'avaient pas pris, pas plus qu'ils n'avaient enlevé ni à Ménélas ni à lui rien de ce qui leur appartenait.





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Dernière mise à jour : 10/05/2006