[4,10] Ταῦτά με λέγοντα παρηγόρουν οἱ ἀμφὶ τὸν Μενέλαον, φάσκοντες
μὴ ἔμμονα εἶναι τὰ τοιαῦτα νοσήματα, πολλάκις δὲ καὶ ἡλικίας
ζεούσης ὑπάρχειν. τὸ γὰρ αἷμα πάντῃ νεάζον καὶ ὑπὸ πολλῆς
ἀκμῆς ἀναζέον ὑπερβλύζει πολλάκις τὰς φλέβας καὶ τὴν κεφαλὴν
ἔνδον περικλύζον βαπτίζει τοῦ λογισμοῦ τὴν ἀναπνοήν.
δεῖν οὖν ἰατροὺς μεταπέμπειν καὶ θεραπείαν προσφέρειν. πρόσεισιν οὖν τῷ
στρατηγῷ ὁ Μενέλαος καὶ δεῖται τὸν τοῦ στρατοπέδου ἰατρὸν μετακαλέσασθαι.
κἀκεῖνος ἄσμενος ἐπείσθη· χαίρουσι γὰρ οἱ ἐρῶντες εἰς τὰ ἐρωτικὰ προστάγματα.
καὶ ὁ ἰατρὸς παρῆν καὶ λέγει· "Νῦν μὲν ὕπνον αὐτῇ παρασκευάσωμεν, ὅπως τὸ
ἄγριον τῆς ἀκμῆς ἡμερώσωμεν· ὕπνος γὰρ πάντων νοσημάτων φάρμακον.
ἔπειτα δὲ καὶ τὴν λοιπὴν θεραπείαν αὐτῇ προσοίσομεν."
δίδωσιν οὖν ἡμῖν φάρμακόν τι μικρόν, ὅσον ὀρόβου μέγεθος, καὶ κελεύει
λύσαντας εἰς ἔλαιον ἐπαλεῖψαι τὴν κεφαλὴν μέσην· σκευάσειν δὲ ἔφη καὶ
ἕτερον εἰς γαστρὸς αὐτῇ κάθαρσιν.
ἡμεῖς μὲν οὖν ἃ ἐκέλευσεν ἐποιοῦμεν, ἡ δὲ ἐπαλειφθεῖσα μετὰ μικρὸν ἐκάθευδε
τὸ ἐπίλοιπον τῆς νυκτὸς μέχρι τῆς ἕω. ἐγὼ δὲ δι´ ὅλης τῆς νυκτὸς ἀγρυπνῶν
ἔκλαον παρακαθήμενος καὶ βλέπων ἔλεγον τὰ δεσμά· "Οἴμοι, φιλτάτη, δέδεσαι
καὶ καθεύδουσα· οὐδὲ τὸν ὕπνον ἐλεύθερον ἔχεις.
τίνα ἄρα σου τὰ φαντάσματα; ἆρα κἂν κατὰ τοὺς ὕπνους σωφρονεῖς, ἢ μαίνεταί
σου καὶ τὰ ὀνείρατα;" ἐπεὶ δὲ διανέστη, πάλιν ἄσημα ἐβόα· καὶ ὁ
ἰατρὸς παρῆν καὶ τὴν ἄλλην θεραπείαν ἐθεράπευεν.
| [4,10] Tandis que je parlais de la sorte, les gens de
Ménélas cherchaient à me consoler, disant que ce genre
de maladie ne durait pas et que, souvent, il se produisait
à l'âge où la jeunesse bouillonne, que le sang, entièrement
neuf, fermentait au moment du plein épanouissement,
et, fréquemment, débordait des veines, se répandait
dans la tête, noyait la raison et l'empêchait de se reprendre;
il fallait donc envoyer chercher des médecins
et donner des soins à la malade. En conséquence,
Ménélas alla trouver le commandant et lui demanda de
faire appeler le médecin de la troupe. Le commandant
accepta avec plaisir, car les amoureux sont toujours
heureux d'exécuter les ordres concernant ceux qu'ils
aiment. Le médecin vint et dit : « Maintenant, nous allons
la faire dormir, afin de calmer la violence de l'accès;
car le sommeil est un remède dans toutes les maladies;
ensuite, nous lui prescrirons la suite du traitement. »
Il nous donne alors un tout petit remède, à peu près de
la taille d'une graine de vesce, et nous ordonne de le faire
dissoudre dans l'huile et de lui en enduire le sommet de
la tête; puis il ajouta qu'il allait lui préparer un autre
remède, pour lui soulager le ventre. Nous fîmes ce qu'il
nous avait prescrit, et elle, peu de temps après avoir
été frictionnée avec l'onguent, s'endormit, et elle continua
de dormir pendant toute la nuit jusqu'à l'aube. Et
moi, tant que dura la nuit, je ne pus dormir, je pleurai,
assis à côté d'elle, disant, en regardant ses liens : « Hélas,
ma chérie, tu es attachée, même pendant que tu dors, et
même ton sommeil n'est pas libre. Quels peuvent être
tes rêves ? Est-ce que, en rêvant, tu es dans ton bon sens ?
Ou bien est-ce que tes songes eux-mêmes sont ceux de
la folie ? » Mais, lorsqu'elle s'éveilla, elle recommença
à pousser des cris dépourvus de sens; et le médecin, qui
était là, lui administra l'autre remède.
|