HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre III

ἀνατμηθῆναι



Texte grec :

[3,21] "Λέγω οὖν πρὸς τὸν Μενέλαον· ‘Θεὸς ἡμῖν, ἂν θέλῃς χρηστὸς γενέσθαι, συναγωνίσεται. δυνησόμεθα γὰρ καὶ τὴν κόρην σῶσαι καὶ τοὺς λῃστὰς λαθεῖν. ἄκουσον δὲ ποίῳ τρόπῳ. δέρμα προβάτου λαβόντες ὡς ὅτι ῥαδινώτατον συρράψωμεν εἰς σχῆμα βαλαντίου, μέτρον ὅσον γαστρὸς ἀνθρωπίνης, εἶτα ἐμπλήσαντες θηρείων σπλάγχνων καὶ αἵματος τὴν πλαστὴν ταύτην γαστέρα ῥάψωμεν, ὡς μὴ ῥᾳδίως τὰ σπλάγχνα διεκπίπτοι, καὶ ἐνσκευάσαντες τὴν κόρην τοῦτον τὸν τρόπον καὶ στολὴν ἔξωθεν περιβαλόντες μίτραις τε καὶ ζώσμασιν ἐνδεδεμένην τὴν σκευὴν ταύτην ἐπικρύψωμεν. πάντως δὲ καὶ ὁ χρησμὸς ἡμῖν εἰς τὸ λαθεῖν χρήσιμος· ποδήρει γὰρ αὐτὴν ἐσταλμένην διὰ ταύτης ἀνατμηθῆναι μέσην τῆς ἐσθῆτος λέγει ὁ χρησμός. ὁρᾷς τοῦτο τὸ ξίφος ὡς ἔχει μηχανῆς. ἂν γὰρ ἐρείσῃ τις ἐπί τινος σώματος, φεύγει πρὸς τὴν κώπην ὥσπερ εἰς κουλεόν· καὶ οἱ μὲν ὁρῶντες δοκοῦσι βαπτίζεσθαι τὸν σίδηρον κατὰ τοῦ σώματος, ὁ δὲ εἰς τὸν χηραμὸν τῆς κώπης ἀνέθορε, μόνην δὲ καταλείπει τὴν αἰχμήν, ὅσον τὴν πλαστὴν γαστέρα τεμεῖν καὶ τὴν κώπην ἐν χρῷ τοῦ σφαζομένου τυχεῖν· κἂν ἀποσπάσῃ τις τὸν σίδηρον ἐκ τοῦ τραύματος, καταρρεῖ πάλιν ἐκ τοῦ χηραμοῦ τὸ ξίφος ὅσον τῆς κώπης ἀνακουφίζεται τὸ μετέωρον καὶ τὸν αὐτὸν τρόπον τοὺς ὁρῶντας ἀπατᾷ· δοκεῖ γὰρ τοσοῦτον καταβῆναι ἐν τῇ σφαγῇ, ὅσον ἄνεισιν ἐκ τῆς μηχανῆς. τούτων οὖν γενομένων οὐκ ἂν εἰδεῖεν οἱ λῃσταὶ τὴν τέχνην. τά τε γὰρ δέρματα ἀποκέκρυπται τά τε σπλάγχνα τῇ σφαγῇ προπηδήσεται, ἅπερ ἡμεῖς ἐξελόντες ἐπὶ τῷ βωμῷ θύσομεν. καὶ τὸ ἐντεῦθεν οὐκέτι προσίασιν οἱ λῃσταὶ τῷ σώματι, ἀλλ´ ἡμεῖς εἰς τὴν σορὸν καταθήσομεν. ἀκήκοας τοῦ λῃστάρχου μικρῷ πρόσθεν εἰπόντος, δεῖν τι τολμηρὸν ἐπιδείξασθαι πρὸς αὐτούς· ὥστε ἔστι σοι προσελθεῖν αὐτῷ καὶ ὑποσχέσθαι ταύτην τὴν ἐπίδειξιν.’ ταῦτα λέγων ἐδεόμην Δία Ξένιον καλῶν καὶ κοινῆς ἀναμιμνήσκων τραπέζης καὶ κοινῆς ναυαγίας."

Traduction française :

[3,21] Je dis alors à Ménélas : « C'est un dieu, si tu veux te montrer brave, qui viendra à notre aide, car nous allons pouvoir à la fois sauver la jeune fille et le faire en trompant les brigands. Écoute de quelle façon. Nous allons prendre une peau de mouton, la plus mince possible, puis nous la coudrons, de façon à en faire une outre, à peu près de la dimension d'un ventre humain; ensuite, nous l'emplirons d'entrailles d'animaux, avec du sang, puis nous coudrons ce ventre postiche, pour empêcher les entrailles de s'échapper; ensuite nous harnacherons la jeune fille avec cet appareil, nous l'envelopperons dans une grande robe, nous lui mettrons de larges ceintures et des bandes autour du corps, de façon à dissimuler ces préparatifs. L'oracle est tout à fait de nature à assurer le secret. Il dit en effet qu'elle doit être entièrement vêtue et parée et qu'il faut l'éventrer à travers son vêtement ; tu vois quel est le mécanisme de cette épée : si on l'appuie contre un corps, la lame rentre dans la poignée, comme dans un fourreau; et les spectateurs croient que le fer est plongé dans la chair, alors qu'en réalité il est dans la cavité du manche, et ne laisse en dehors que la pointe, juste ce qu'il faut pour couper le ventre postiche et pour que le manche soit au ras de la peau que l'on perce. Puis, si l'on retire le fer de la blessure, la lame ressort de la cavité à mesure que, en soulevant le manche, on diminue la pression qui s'exerce sur lui, et, une fois encore, les spectateurs sont induits en erreur. On croit que le fer a pénétré dans la plaie d'une longueur égale à celle qui ressort maintenant de l'instrument. Dans ces conditions, les brigands ne sauraient découvrir le stratagème, car les peaux de mouton seront dissimulées, et l'on verra jaillir sous le couteau les entrailles que nous prendrons nous-mêmes et que nous déposerons pour l'offrande sur l'autel. Après cela les brigands n'approcheront pas du corps, et c'est nous qui le déposerons dans le cercueil. Tu as entendu, tout à l'heure, le chef des brigands te dire que tu devais leur donner une preuve de ton courage; aussi tu n'as qu'à aller le trouver et lui promettre de lui donner celle-là. » Après ce discours, je le suppliai, au nom de Zeus Hospitalier, lui disant de se souvenir des repas que nous avions pris à la même table et de notre commun naufrage.





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Dernière mise à jour : 24/03/2006