HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre III

εἶναι



Texte grec :

[3,17] Ταῦτα εἰπὼν ἀνατείνω τὸ ξίφος ἄνω ὡς καθήσων ἐμαυτῷ κατὰ τῆς σφαγῆς· καὶ ὁρῶ δύο τινὰς ἐξ ἐναντίας (σεληναία δὲ ἦν) σπουδῇ θέοντας. ἐπέσχον οὖν λῃστὰς εἶναι δοκῶν, ὡς ἂν ὑπ´ αὐτῶν ἀποθάνοιμι. ἐν τούτῳ δὲ ἐγγὺς ἐγένοντο καὶ ἀναβοῶσιν ἄμφω. Μενέλαος δὲ ἦν καὶ ὁ Σάτυρος. ἐγὼ δὲ ἄνδρας ἰδὼν ἐκ παραλόγου ζῶντας καὶ φίλους οὔτε περιεπτυξάμην οὔτε ἐξεπλάγην ὑφ´ ἡδονῆς· τοσοῦτον ἡ λύπη με τῆς συμφορᾶς ἐξεκώφησε. λαμβάνονται δή μου τῆς δεξιᾶς καὶ ἐπεχείρουν ἀφαιρεῖσθαι τὸ ξίφος· ἐγὼ δέ, "Πρὸς θεῶν," ἔφην, "μή μοι φθονήσητε θανάτου καλοῦ, μᾶλλον δὲ φαρμάκου τῶν κακῶν· οὐδὲ γὰρ ζῆν ἔτι δύναμαι, κἂν νῦν με βιάσησθε, Λευκίππης οὕτως ἀνῃρημένης. τοῦτο μὲν γὰρ ἀφαιρήσεσθέ μου τὸ ξίφος, τὸ δὲ τῆς ἐμῆς λύπης ξίφος ἔνδον καταπέπηγε καὶ τέμνει κατ´ ὀλίγον. ἀθανάτῳ σφαγῇ ἀποθνῄσκειν με βούλεσθε;" λέγει οὖν ὁ Μενέλαος· "Ἀλλ´ εἰ διὰ τοῦτο θέλεις ἀποθανεῖν, ὥρα σοι τὸ ξίφος ἐπισχεῖν· Λευκίππη δέ σοι νῦν ἀναβιώσεται." βλέψας οὖν πρὸς αὐτόν, "Ἔτι μου καταγελᾷς," ἔφην, "ἐπὶ τηλικούτῳ κακῷ; εὖ γε, Μενέλαε, Ξενίου μέμνησαι Διός." ὁ δὲ κρούσας τὴν σορόν, "Ἐπεὶ τοίνυν ἀπιστεῖ Κλειτοφῶν," ἔφη, "σύ μοι, Λευκίππη, μαρτύρησον, εἰ ζῇς." ἅμα δὲ εἶπε καὶ δίς που καὶ τρὶς ἐπάταξε τὴν σορόν, καὶ κάτωθεν ἀκούω φωνῆς πάνυ λεπτῆς. τρόμος οὖν εὐθὺς ἴσχει με καὶ πρὸς τὸν Μενέλαον ἀπέβλεπον, μάγον εἶναι δοκῶν. ὁ δὲ ἤνοιγεν ἅμα τὴν σορὸν καὶ ἡ Λευκίππη κάτωθεν ἀνέβαινε, φοβερὸν θέαμα, ὦ θεοί, καὶ φρικωδέστατον. ἀνέῳκτο μὲν αὐτῆς ἡ γαστὴρ πᾶσα καὶ ἦν ἐντέρων κενή· ἐπιπεσοῦσα δέ μοι περιπλέκεται καὶ συνέφυμεν καὶ ἄμφω κατεπέσομεν.

Traduction française :

[3,17] En disant ces mots, je lève mon épée, avec l'intention de me la plonger dans la gorge, lorsque je vois (il y avait clair de lune) deux hommes, en face de moi, courant de toutes leurs forces dans ma direction. Je m'arrêtai, pensant que c'étaient des brigands, afin de mourir de leur main. Sur ces entrefaites, ils furent près de moi et tous deux se mirent à crier. C'étaient Ménélas et Satyros! Lorsque je vis, contrairement à toute attente, qu'ils étaient vivants, et que c'étaient mes amis, je ne les embrassai pas, je ne fus pas non plus saisi de joie, tant la douleur que m'avait causée mon malheur m'avait rendu incapable de tout sentiment. Ils me saisissent la main droite et tentent de m'arracher mon épée. Et moi : « Au nom des dieux, leur dis-je, ne me refusez pas une mort honorable, une mort qui me guérisse de mes maux. Car je ne saurais plus vivre, même si, maintenant, vous m'y contraignez, alors que Leucippé a été assassinée de la sorte. Vous m'enlèverez, sans doute, mon épée, mais l'épée du chagrin m'a blessé à l'intérieur, et, peu à peu, me transperce. Vous voulez donc que je meure d'une blessure éternelle ? » Alors, Ménélas s'écrie : « Si c'est là la raison pour laquelle tu veux mourir, le moment est venu de remettre l'épée au fourreau; ta Leucippé va maintenant ressusciter. » Je lui jetai un regard et lui dis : ' Tu te moques encore de moi, alors que je suis aussi malheureux ? Prends garde, Ménélas, à Zeus Hospitalier!" Mais lui frappa sur le couvercle du cercueil et dit : « Puisque Clitophon ne me croit pas, à toi, Leucippé, de témoigner que tu es vivante. » Tout en parlant, il donna deux ou trois petits coups sur le cercueil, et voici que, de l'intérieur, j'entends monter une voix affaiblie. Aussitôt je fus pris d'un tremblement et je regardai fixement Ménélas, en pensant qu'il était sorcier. Et lui entrouvrit le cercueil et Leucippé en sortit, vision horrible, ô dieux, vision d'épouvante! Son ventre était béant, tout entier, et vidé de ses entrailles; elle s'abattit sur moi, m'enlaça étroitement et ainsi, l'un contre l'autre, nous tombâmes sur le sol.





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Dernière mise à jour : 24/03/2006