HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre III

πέπρωται



Texte grec :

[3,7] Ὀρώρυκται μὲν οὖν εἰς τὸ μέτρον τῆς κόρης ἡ πέτρα· θέλει δὲ τὸ ὄρυγμα λέγειν ὅτι μή τις αὐτὸ πεποίηκε χείρ, ἀλλ´ ἔστιν αὐτόχθον· ἐτράχυνε γὰρ τοῦ λίθου τὸν κόλπον ὁ γραφεύς, ὡς ἔτεκεν αὐτὸν ἡ γῆ. ἡ δὲ ἐνίδρυται τῇ σκέπῃ· καὶ ἔοικε τὸ θέαμα, εἰ μὲν εἰς τὸ κάλλος ἀπίδοις, ἀγάλματι καινῷ, εἰ δὲ εἰς τὰ δεσμὰ καὶ τὸ κῆτος, αὐτοσχεδίῳ τάφῳ. ἐπὶ δὲ τῶν προσώπων αὐτῆς κάλλος κεκέρασται καὶ δέος· ἐν μὲν γὰρ ταῖς παρειαῖς τὸ δέος κάθηται, ἐκ δὲ τῶν ὀφθαλμῶν ἀνθεῖ τὸ κάλλος. ἀλλ´ οὔτε τῶν παρειῶν τὸ ὠχρὸν τέλεον ἀφοίνικτον ἦν, ἠρέμα δὲ τῷ ἐρεύθει βέβαπται, οὔτε τὸ τῶν ὀφθαλμῶν ἄνθος ἐστὶν ἀμέριμνον, ἀλλ´ ἔοικε τοῖς ἄρτι μαραινομένοις ἴοις· οὕτως αὐτὴν ἐκόσμησεν ὁ ζωγράφος εὐμόρφῳ φόβῳ. τὰς δὲ χεῖρας εἰς τὴν πέτραν ἐξεπέτασεν, ἄγχει δὲ ἄνω δεσμὸς ἑκατέραν συνάπτων τῇ πέτρᾳ· οἱ καρποὶ δὲ ὥσπερ ἀμπέλου βότρυες κρέμανται. καὶ αἱ μὲν ὠλέναι τῆς κόρης ἄκρατον ἔχουσαι τὸ λευκὸν εἰς τὸ πελιδνὸν μετέβαλον, καὶ ἐοίκασιν ἀποθνῄσκειν οἱ δάκτυλοι. δέδεται μὲν οὕτω τὸν θάνατον ἐκδεχομένη· ἕστηκε δὲ νυμφικῶς ἐστολισμένη, ὥσπερ Ἀϊδωνεῖ νύμφη κεκοσμημένη. ποδήρης χιτών, λευκὸς ὁ χιτών· τὸ ὕφασμα λεπτόν, ἀραχνίων ἐοικὸς πλοκῇ, οὐ κατὰ τὴν τῶν προβατείων τριχῶν, ἀλλὰ κατὰ τὴν τῶν ἐρίων τῶν πτηνῶν, οἷον ἀπὸ δένδρων ἕλκουσαι νήματα γυναῖκες ὑφαίνουσιν Ἰνδαί. τὸ δὲ κῆτος ἀντιπρόσωπον τῆς κόρης κάτωθεν ἀναβαῖνον ἀνοίγει τὴν θάλασσαν· καὶ τὸ μὲν πολὺ τοῦ σώματος περιβέβληται τῷ κύματι, μόνῃ δὲ τῇ κεφαλῇ τὴν θάλατταν ἀποδύεται. ὑπὸ δὲ τὴν ἅλμην τοῦ κύματος ἡ τῶν νώτων ἐγέγραπτο φαινομένη σκιά, τὰ τῶν φολίδων ἐπάρματα, τὰ τῶν αὐχένων κυρτώματα, ἡ λοφιὰ τῶν ἀκανθῶν, οἱ τῆς οὐρᾶς ἑλιγμοί. γένυς πολλὴ καὶ μακρά· ἀνέῳκτο δὲ πᾶσα μέχρι τῆς τῶν ὤμων συμβολῆς, καὶ εὐθὺς ἡ γαστήρ. μεταξὺ δὲ τοῦ κήτους καὶ τῆς κόρης ὁ Περσεὺς ἐγέγραπτο καταβαίνων ἐξ ἀέρος· κατα βαίνει δὲ ἐπὶ τὸ θηρίον γυμνὸς τὸ πᾶν· χλαμὺς ἀμφὶ τοῖς ὤμοις μόνον καὶ πέδιλον περὶ τὼ πόδε πλησίον τοῦ πτεροῦ. πῖλος δὲ αὐτοῦ τὴν κεφαλὴν καλύπτει· ὁ πῖλος δὲ ὑπῃνίττετο τὴν Ἄϊδος κυνέην. τῇ λαιᾷ τὴν τῆς Γοργοῦς κεφαλὴν κρατεῖ καὶ προβέβληται δίκην ἀσπί δος. ἡ δέ ἐστι φοβερὰ καὶ ἐν τοῖς χρώμασι· τοὺς ὀφθαλμοὺς ἐξεπέτασεν, ἔφριξε τὰς τρίχας τῶν κροτάφων, ἤγειρε τοὺς δράκοντας· οὕτως ἀπειλεῖ κἀν τῇ γραφῇ. ὅπλον μὲν τοῦτο τῇ λαιᾷ τῷ Περσεῖ· ὥπλισται δὲ καὶ τὴν δεξιὰν διφυεῖ σιδήρῳ εἰς δρέπανον καὶ ξίφος ἐσχισμένῳ. ἄρχεται μὲν γὰρ ἡ κώπη κάτωθεν ἀμφοῖν ἐκ μιᾶς, καὶ ἔστιν ἐφ´ ἥμισυ τοῦ σιδήρου ξίφος, ἐντεῦθεν δὲ ἀπορραγὲν τὸ μὲν ὀξύνεται, τὸ δὲ ἐπικάμπτεται. καὶ τὸ μὲν ἀπωξυμμένον μένει ξίφος, ὡς ἤρξατο, τὸ δὲ καμπτόμενον δρέπανον γίνεται, ἵνα μιᾷ πληγῇ τὸ μὲν ἐρείδῃ τὴν σφαγήν, τὸ δὲ κρατῇ τὴν τομήν. τὸ μὲν τῆς Ἀνδρομέδας δρᾶμα τοῦτο.

Traduction française :

[3,7] Il y avait, dans le rocher, un trou à peu près de la dimension d'Andromède; l'aspect de ce trou signifiait qu'il n'avait pas été creusé de main d'homme, mais qu'il était naturel. Car le peintre avait représenté la cavité irrégulière, telle que l'avait produite la terre. Andromède était assise à l'abri de cette grotte, et on pouvait croire, à la voir, et en considérant sa beauté, qu'il s'agissait d'une statue fraîchement sortie de la pierre, mais, si l'on faisait attention aux chaînes et au monstre, on s'apercevait que la grotte était une tombe improvisée. Sur son visage la beauté s'unissait à la terreur; sur ces joues se lisait la terreur; et dans les yeux s'épanouissait la beauté. Mais, même sur ses joues, la pâleur n'était pas entièrement dépourvue d'incarnat, et l'on y voyait une légère teinte rosée. Et l'éclat de ses yeux n'était pas sans refléter l'inquiétude; ils ressemblaient à des violettes à peine flétries. Le peintre lui avait de la sorte donné le charme d'une terreur qui l'embellissait. Il avait peint ses bras étendus sur la pierre; une chaîne enserrait chacun d'eux, au-dessus d'elle, et le fixait au rocher, et ses poignets étaient suspendus, retombant comme des grappes de raisin. Les avant-bras de la jeune fille étaient d'un blanc pur, tournant au livide, et ses doigts avaient l'air d'être morts. Elle était ainsi enchaînée, attendant la mort; elle était revêtue de ses ornements de noces, comme si elle avait été parée pour épouser Hadès. Sa tunique descendait à ses pieds, et elle était toute blanche. Le tissu en était léger, aussi ténu qu'une toile d'araignée, non pas comme celui que l'on fait avec les toisons des brebis, mais semblable à ces flocons ailés que les femmes de l'Inde ramassent sur les arbres pour les filer. Le monstre arrive, en bas, juste en face de la jeune fille, et est en train de remonter en fendant la mer. La plus grande partie de son corps est enveloppée dans la vague et il ne sort encore de l'eau que la tête. Mais, sous l'eau blanchissante, le peintre avait représenté, en transparence, la silhouette de son dos, son armure d'écailles, la courbure de son cou, sa crinière hérissée de pointes et les replis de sa queue. Sa gueule est large et profonde; elle est ouverte, tout entière, jusqu'à la naissance des épaules, et, aussitôt après, c'est le ventre. Entre le monstre et la jeune fille avait été représenté Persée, dans les airs, en train de descendre. Il descend pour attaquer le monstre et est entièrement nu; il n'a qu'une chlamyde jetée sur les épaules et, aux pieds, des sandales ailées. Un casque couvre sa tête. Le casque signifie le casque d'Hadès. De la main gauche, il brandit la tête de Gorgo et il la tient devant lui comme un bouclier. Et cette tête est terrifiante, même en peinture; ses yeux sont grand ouverts, ses cheveux hérissés sur son crâne, ses serpents se dressent; tout, en elle, est menace, même sur le tableau. Telle est l'arme de Persée dans sa main gauche; dans sa main droite, il porte un fer qui tient à la fois de la faucille et de l'épée. La poignée qui le commence est une, mais, à sa base, elle devient double, et une moitié de l'arme est une épée, mais, à partir de là, elle se divise une moitié forme une pointe, l'autre se recourbe. La partie effilée en pointe reste une épée, comme son début et la partie recourbée devient une faucille, afin que, d'un même coup, une partie tue en transperçant et que l'autre blesse en coupant. Tel était, sur ce tableau, l'histoire d'Andromède.





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Dernière mise à jour : 24/03/2006