HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre III

ξύλου



Texte grec :

[3,4] Ἔνθα δή τις ἀπὸ τῆς νεὼς νεανίσκος εὔρωστος λαμβάνεται τοῦ κάλω καὶ ἐφέλκεται τὴν ἐφολκίδα· καὶ ἦν ἐγγὺς ἤδη τοῦ σκάφους, ηὐτρεπίζετο δὲ ἕκαστος ὡς, εἰ πελάσειε, πηδήσων ἐς αὐτήν. καὶ δύο μὲν ἢ τρεῖς ηὐτύχησαν οὐκ ἀναιμωτί, πολλοὶ δὲ ἀποπηδᾶν πειρώμενοι ἐξεκυλίσθησαν τῆς νεὼς κατὰ τῆς θαλάσσης. ταχὺ γὰρ τὴν ἐφολκίδα ἀπολύσαντες οἱ ναῦται, πελέκει κόψαντες τὸν κάλων, τὸν πλοῦν εἶχον ἔνθα αὐτοὺς ἦγε τὸ πνεῦμα· οἱ δὲ ἐπὶ τῆς νηὸς ἐπειρῶντο καταδῦναι τὴν ἐφολκίδα. τὸ δὲ σκάφος ἐκυβίστα περὶ τοῖς κύμασιν ὀρχούμενον, λανθάνει δὴ προσενεχθὲν ὑφάλῳ πέτρᾳ καὶ ῥήγνυται πᾶν. ἀπωσθείσης δὲ τῆς νηὸς ὁ ἱστὸς ἐπὶ θάτερα πεσὼν τὸ μέν τι κατέκλασε, τὸ δέ τι κατέδυσεν αὐτῆς. ὁπόσοι μὲν οὖν παραχρῆμα τῆς ἅλμης πιόντες κατεσχέθησαν, οὗτοι μετριωτέραν ὡς ἐν κακοῖς ἔσχον τὴν συμφοράν, οὐκ ἐνδιατρίψαντες τῷ τοῦ θανάτου φόβῳ. ὁ γὰρ ἐν θαλάσσῃ θάνατος βραδὺς προαναιρεῖ πρὸ τοῦ παθεῖν· ὁ γὰρ ὀφθαλμὸς πελάγους γεμισθεὶς ἀόριστον ἐκτείνει τὸν φόβον, ὡς καὶ διὰ τούτων θάνατον δυστυχεῖν πλείονα· ὅσον γὰρ τῆς θαλάσσης τὸ μέγεθος, τοσοῦτος καὶ ὁ τοῦ θανάτου φόβος. ἔνιοι δὲ κολυμβᾶν πειρώμενοι, προσραγέντες ὑπὸ τοῦ κύματος τῇ πέτρᾳ διεφθείροντο· πολλοὶ δὲ καὶ ξύλοις ἀπερρωγόσι συμπεσόντες ἐπείροντο δίκην ἰχθύων· οἱ δὲ καὶ ἡμιθνῆτες ἐνήχοντο.

Traduction française :

[3,4] A ce moment, l'un de ceux qui étaient encore sur le navire, un jeune homme vigoureux, saisit le câble et hala la chaloupe, et, déjà, elle était contre le bordage; chacun se disposait à y sauter dès qu'elle se trouverait assez près. Deux ou trois furent assez heureux pour y parvenir, non sans blessure, mais beaucoup, dans leur tentative, roulèrent du navire dans la mer, car les matelots eurent vite fait de démarrer la chaloupe, en coupant le câble à coups de hache et ils partirent où le vent les pousserait, tandis que les passagers du navire s'efforçaient de couler la chaloupe. Notre navire continuait à tanguer et rouler sur les ragues et, sans que nous nous en doutions, il fut jeté contre un récif à fleur d'eau et se brisa entièrement. Lorsque le bateau retomba, le mât s'abattit d'un côté, écrasant une partie du navire et entraînant le reste dans la mer. Et tous ceux qui absorbèrent tout de suite l'eau salée et furent engloutis, ceux-là subirent le sort le moins cruel, étant donné nos malheurs, car ils ne connurent pas longtemps la crainte de la mort. Car une mort lente dans la mer fait souffrir mille morts avant la fin. L'oeil, n'ayant devant lui que les flots, ne voit pas de terme à sa terreur, si bien que la mort dans ces conditions est la plus affreuse de toutes. C'est en effet toute l'étendue de la mer qui est la mesure de la terreur que l'on ressent. Quelques-uns tentèrent de nager, mais ils furent jetés par les vagues sur le rocher et tués. Beaucoup heurtèrent des morceaux de bois et ils furent transpercés, comme des poissons; les autres, à demi morts, surnageaient.





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Dernière mise à jour : 24/03/2006