HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre II

συγκείμενοι



Texte grec :

[2,11] Ὀλίγων δὲ ἡμερῶν διελθουσῶν ὁ πατήρ μοι τοὺς γάμους συνεκρότει θᾶττον ἢ διεγνώκει. ἐνύπνια γὰρ αὐτὸν διετάραττε πολλά. ἔδοξεν ἄγειν ἡμῶν τοὺς γάμους, ἤδη δὲ ἅψαντος αὐτοῦ τὰς δᾷδας ἀποσβεσθῆναι τὸ πῦρ· ᾗ καὶ μᾶλλον ἠπείγετο συναγαγεῖν ἡμᾶς. τοῦτο δὲ εἰς τὴν ὑστεραίαν παρεσκευάζετο. ἐώνητο δὲ τῇ κόρῃ τὰ πρὸς τὸν γάμον· περιδέραιον μὲν λίθων ποικίλων, ἐσθῆτα δὲ τὸ πᾶν μὲν πορφυρᾶν, ἔνθα δὲ ταῖς ἄλλαις ἐσθῆσιν ἡ χώρα τῆς πορφύρας, ἐκεῖ χρυσὸς ἦν. ἤριζον δὲ πρὸς ἀλλήλους οἱ λίθοι. ὑάκινθος μὲν ῥόδον ἦν ἐν λίθῳ, ἀμέθυσος δὲ ἐπορφύρετο τοῦ χρυσοῦ πλησίον. ἐν μέσῳ δὲ τρεῖς ἦσαν λίθοι, τὴν χροιὰν ἐπάλληλοι· συγκείμενοι δὲ ἦσαν οἱ τρεῖς· μέλαινα μὲν ἡ κρηπὶς τοῦ λίθου, τὸ δὲ μέσον σῶμα λευκὸν τῷ μέλανι συνυφαίνετο, ἑξῆς δὲ τῷ λευκῷ τὸ λοιπὸν ἐπυρρία κορυφούμενον· ὁ λίθος δὲ τῷ χρυσῷ στεφανούμενος ὀφθαλμὸν ἐμιμεῖτο χρυσοῦν. τῆς δὲ ἐσθῆτος οὐ πάρεργον εἶχεν ἡ πορφύρα τὴν βαφήν, ἀλλ´ οἵαν μυθολογοῦσι Τύριοι τοῦ ποιμένος εὑρεῖν τὸν κύνα, ᾗ καὶ μέχρι τούτου βάπτουσιν Ἀφροδίτης τὸν πέπλον. ἦν γὰρ χρόνος ὅτε τῆς πορφύρας ὁ κόσμος ἀνθρώποις ἀπόρρητος ἦν· μικρὸς δὲ αὐτὴν ἐκάλυπτε κόχλος ἐν κοίλῳ μυχῷ. ἁλιεὺς ἀγρεύει τὴν ἄγραν ταύτην. καὶ ὁ μὲν ἰχθὺν προσεδόκησεν, ὡς δὲ εἶδε τοῦ κόχλου τὴν τραχύτητα, ἐλοιδόρει τὴν ἄγραν καὶ ἔρριψεν ὡς θαλάσσης σκύβαλον. εὑρίσκει δὲ κύων τὸ ἕρμαιον καὶ καταθραύει τοῖς ὀδοῦσι, καὶ τῷ στόματι τοῦ κυνὸς περιρρέει τοῦ ἄνθους τὸ αἷμα, καὶ βάπτει τὸ αἷμα τὴν γένυν καὶ ὑφαίνει τοῖς χείλεσι τὴν πορφύραν. ὁ ποιμὴν ὁρᾷ τὰ χείλη τοῦ κυνὸς ᾑμαγμένα καὶ τραῦμα νομίσας τὴν βαφὴν προσῄει καὶ ἀπέπλυνε τῇ θαλάσσῃ, καὶ τὸ αἷμα λαμπρότερον ἐπορφύρετο· ὡς δὲ καὶ ταῖς χερσὶν ἔθιγε, τὴν πορφύραν εἶχεν ἡ χείρ. συνῆκεν οὖν τοῦ κόχλου τὴν φύσιν ὁ ποιμήν, ὅτι φάρμακον ἔχει κάλλους πεφυτευμένον· καὶ λαβὼν μαλλὸν ἐρίου καθῆκεν εἰς τὸν χηραμὸν αὐτοῦ τὸ ἔριον, ζητῶν τοῦ κόχλου τὰ μυστήρια· τὸ δὲ κατὰ τὴν γένυν τοῦ κυνὸς ᾑμάσσετο· καὶ τότε τὴν εἰκόνα τῆς πορφύρας ἐδιδάσκετο. λαβὼν δή τινας λίθους περιθραύει τὸ τεῖχος τοῦ φαρμάκου καὶ τὸ ἄδυτον ἀνοίγει τῆς πορφύρας καὶ θησαυρὸν εὑρίσκει βαφῆς.

Traduction française :

[2,11] Peu de temps après ce que je viens de vous raconter, mon père résolut de hâter la conclusion de mon mariage. Plusieurs songes funestes troublaient son repos et l'engageaient à redoubler sa diligence pour voir cette cérémonie, qui était l'objet de ses voeux les plus doux. Une nuit, il rêva qu'il en dressait l'appareil. Le flambeau nuptial s'éteignit dans sa main, et, ce qui mit le comble à ses inquiétudes, c'est qu'il lui sembla que la rigueur du sort nous arrachait d'entre ses bras, l'infortunée Calligone et moi. Effrayé par ces tristes présages, et voulant en prévenir l'effet, il fixa le jour de mes noces au lendemain. On avait déjà préparé les habits et les bijoux de la mariée : c'étaient, entre autres choses, une robe magnifique et un collier précieux. Le collier était une brillante chaîne de diverses pierreries qui se disputaient entre elles le prix de la beauté. On y voyait une hyacinthe taillée en forme de rose, une améthiste dont la couleur douteuse approchait de la pourpre, en tirant vers l'éclat de l'or. Entre celles-ci étaient placées trois autres pierres d'une extrême rareté ; l'art les avait si subtilement liées ensemble qu'elles paraissaient n'en faire qu'une ; leur fond était noir, leur pointe rouge, et leur coeur blanc, de sorte que la nature, par un agréable caprice, adoucissait la noirceur et la rougeur des extrémités, en leur prêtant quelques nuances de la blancheur du milieu. L'union de ces trois pierres merveilleuses était affermie par un cercle d'or qui leur servait de couronne, et cet ouvrage imitait en quelque façon la tissure de l'oeil. La robe était brodée d'or, sur un fond pourpre, non pas d'une pourpre vulgaire, mais de celle qui sert à teindre les habits de Vénus, et dont, si l'on en croit les Tyriens, nous devons la découverte au chien d'un pasteur de leur pays ; car cette riche couleur, que la nature a enfermée dans une petite coquille, était autrefois ignorée des mortels. Un jour il arriva qu'un pêcheur, ayant trouvé dans ses filets plusieurs coquilles de cette espèce, que la mer y avait apportées, les jeta sur le sable avec mépris et comme une capture qui n'était d'aucune ressource. Un chien qui survint en cassa quelques-unes avec ses dents ; aussitôt il en sortit une liqueur rouge qui lui ensanglanta le poil. Son maître, qui était un berger des environs, crut d'abord qu'il s'était blessé. Il le lava, et vit avec étonnement que cette admirable teinture, loin de s'effacer, semblait acquérir un lustre nouveau. Alors il jugea que ces précieuses coquilles cachaient dans leur sein un fard naturel, plus brillant que tout ce que l'industrie des hommes peut inventer. Pour mieux s'en éclaircir, il en ouvrit une, et y trempa de la laine ; l'épreuve lui réussit. C'est par ce moyen que la vraie pourpre a été connue, et qu'elle s'est introduite dans le monde, où elle entretient le luxe, en relevant l'éclat de la beauté même.





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Dernière mise à jour : 8/02/2006